2000 ans de civilisation

Il a fallu plus de deux siècles !

Au début, le christianisme s’est propagé sans images. Elles s’introduisent au IIIème siècle seulement, dans l’art funéraire : la promesse d’une vie après la mort s’est exprimée à destination des défunts avec la représentation de certains symboles comme le poisson ou l’ancre, mais surtout avec des scènes qui expriment la promesse de la vie après la mort (Jonas sauvé de la baleine, Jésus ressuscitant Lazare). Et ce mouvement était un mouvement de la base qui voulait dire sa foi au moyen de l’art.

Ainsi, toute œuvre d’art sacré peut être comprise sous ces différents aspects :

  • un contenu proprement théologique qui s’exprime souvent par des choix iconographiques de la part de l’artiste ;

  • une fonction liturgique concrète qui sera une contrainte matérielle de l’œuvre,

  • un aspect purement esthétique et sa capacité d’exalter chez le spectateur cet élan vers le beau et le vrai… Cette dernière dimension est particulièrement importante en raison de sa capacité à toucher, chez toute personne, croyante ou pas, sa part de spirituel, à mettre ses pas sur le « chemin vers l’absolu »

L’Eglise a inscrit dans l’architecture, la peinture, la sculpture et la musique l’exigence spirituelle, l’un des enjeux fondamentaux qui ont nourri le travail de l’art à travers toute son histoire.

Mais il n’y a pas adhésion de foi sans la volonté de se laisser faire par le mystère de la beauté et de rendre compte de cet émerveillement. Ces choix sont significatifs de volontés artistiques porteuses de sens. L’aspiration à la beauté coïncide avec la recherche de l’Absolu.

Le christianisme est une source inépuisable d’inspiration artistique : les siècles passés témoignent d’une abondante créativité. Peintres, sculpteurs, musiciens, architectes, orfèvres, maîtres-verriers, artisans, menuisiers… inspirés par la foi chrétienne ont légué des œuvres multiples au cours des âges.

Continuellement, l’Eglise, avec une grande ouverture d’esprit et une grande intelligence, a su reconsidérer les moyens qu’elle utilise pour transmettre la foi. Cette transmission s’accomplit dans un souci d’inculturation au moyen de différents outils et matériaux qui varient selon l’usage du temps sans trahir le contenu doctrinal.

l’Église, avec un grand dynamisme, a tout au long de son histoire et continue toujours à faire appel aux plus grands artistes pour qu’ils contribuent, à travers le message de la Révélation chrétienne, à rendre saisissable dans le langage des formes et des figures, le monde invisible, le mystère de la Foi et le réalisme de l’incarnation.

L’art sacré occupe une place prépondérante au service de l’Evangile : qu’il s’agisse de restaurer ou de sauvegarder le vaste patrimoine religieux appartenant directement ou indirectement à l’Église ou de faire appel à des artistes contemporains pour édifier, aménager des lieux de culte en application des normes en vigueur, pour célébrer sa foi ou enrichir sa liturgie.

L’Eglise catholique a ainsi modelé à travers les siècles la langue et la culture occidentale. Grâce à l’Eglise, les cathédrales demeurent là, sous nos yeux, ainsi que tant de tableaux, et de sculptures d’une immense beauté et inspirées par des thèmes bibliques ; la musique sacrée s’est enrichie en permanence jusqu’à atteindre une beauté, une harmonie et une magnificence exceptionnelle

L'avenir de l'Église repose sur le message de Jésus. Seul résistera aux ouragans de l'histoire l'édifice spirituel qui sera bâti dans l’esprit de Jésus, car "le Seigneur est le Rocher pour toujours" (Is 26,4) ; lui seul a les paroles de la vie éternelle.