Elle change la disponibilité en aspiration et, par-là, favorise l'approche du spirituel. Toutefois, l'action transformatrice ne résulte pas d'une manifestation extérieure, d'un dédoublement analogue à une opération intellectuelle. Les sons « venant du cœur » possèdent une qualité intérieure, et les récitations psalmodiées, chantées offrent, sans cesse, la possibilité de « vivre la vraie vie ». La fonction de la musique religieuse consiste donc à établir un certain nombre de relations. D'abord une relation directe avec Dieu : Le chantre comme le fidèle qui l'écoute se haussent au-dessus d'eux-mêmes pour atteindre la transcendance. La musique religieuse contribue au développement de la relation avec autrui ;. Elle permet d'atteindre à la non-possession de soi, au dépouillement, et, en conséquence, incite à la fusion des consciences. De plus, ce genre musical aide à la concentration : il s'agit de se libérer de tout souci matériel, de tout égoïsme, pour parvenir, à travers les sons, à l'universel et au permanent, au silence, à Dieu.
Nous allons voir comment l’Eglise catholique à travers ses papes, ses évêques, ses moines ses clercs et laïcs a su avec génie créer très tôt et développer avec une grande ténacité une musique sacrée d’une immense beauté et d’une harmonie céleste pour chanter la gloire de Dieu. L’Eglise a su au cours des siècles faire évoluer et inculturer la musique sacrée vers des sommets de beauté qui ont inspiré la créativité des compositeurs de la musique profane.
Dans les sociétés de la préhistoire, la musique avait souvent un rôle magique et les instruments, parmi lesquels des flutes et de nombreuses percussions, y tenaient une place importante. Chaque ethnie possédait son répertoire traditionnel, souvent relié à des rites précis ou à des tabous impératifs. Dans ce répertoire, figuraient de nombreux chœurs, volontiers attachés à un moment déterminé de la vie sociale : guerre, chasse, funérailles, etc.
Ainsi dans la grotte d'Isturitz dans les Pyrénées-Atlantiques, on a découvert une série importante de flûtes préhistoriques datant du Paléolithique supérieur soit environ de 35 000 à 10 000 ans av. J.-C. Le répertoire se transmet par tradition orale, parfois même par initiation ésotérique. La musique, dès l’origine, n'est pas une œuvre d'art, mais a une fonction sacrée. Elle ne s'écrit pas, ne se « répète » pas, ne se « dirige » pas : elle se vit comme un principe vital, comme un élément de communication spirituelle avec Dieu, comme un exutoire d'expression, souvent lié au défoulement corporel de la danse, de l'incantation ou de la représentation sacrée. C'est en ce sens que l'on peut parler des « chœurs » dans les anciennes civilisations.
Historiquement le chant chrétien, accompagné d'instruments de musique et basé sur le livre des Psaumes est l’un des premiers styles de musique chrétienne. L’Eglise a ainsi développé les hymnes et le chant grégorien fondé sur les psaumes.