C’est au XIe siècle que l’art roman a commencé à s’affirmer d’abord avec le prieuré clunisien de Moissac dont les moines avaient l’esprit très novateur. En 1095 et 1096 le pape Urbain II consacre une dizaine de grandes cathédrales, abbayes, églises romanes (Cluny, cathédrale de Valence, de Limoges, de Poitiers, etc…). C’est en pratiquant la taille des pierres et la décoration des chapiteaux que les artisans réapprennent l’art de la sculpture. L’abbaye de Vézelay fondée au XIIe siècle avec ses chapiteaux magnifiques est l’exemple de la réappropriation par les artisans de l’art de la sculpture.
C’est le moment aussi où les 4 viriles vertus cardinales (force, tempérance, prudence et justice) sont remplacées par les 3 vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité qui rappellent la « paix de Dieu » et le rôle pacificateur et civilisateur de l’Eglise à cette époque.
L’époque romane marque donc le temps où la foi et la culture chrétienne s’ordonnent en civilisation et on assiste à l’union de l’architecture, de la sculpture et de la peinture propice à créer un nouveau monde harmonieux fondé sur la beauté et la spiritualité.
Dès la seconde moitié du XIe siècle, dans un mouvement qui culmine avec la Réforme Grégorienne (1073), la Vierge en Majesté et son symbolisme pluriel se développent. Celle-ci est aussi appelée Sedes sapientiae, "Trône de la sagesse" ; Marie est le lieu de l'incarnation du Seigneur.
Du XIe siècle à la première moitié du XIIIe siècle, elle est constante dans son hiératisme. Mais les formes évoluent et le XIIIe siècle est celui d'une transition vers la sculpture gothique.