La Révolution et le XIXème siècle

Avec la Révolution française le néo-classicisme grandiloquent devient le style officiel ; il n’est plus question de peinture religieuse en France ; au contraire, des milliers de toiles religieuses des églises seront enlevées et mises dans des dépôts de stockage jusqu’à la Restauration au XIX e siècle.

On dit souvent que le XIXe siècle est marqué par la déchristianisation à cause de la montée du rationalisme et de la sécularisation.

En fait le XIX e est marqué par le renouveau du catholicisme. Chateaubriand fait l’éloge des sujets religieux dans l’art comme plus touchants que les sujets mythologiques. Dès la Restauration, les commandes affluent pour remplacer les tableaux détruits ou dispersés pendant la Révolution et on sort les tableaux des réserves pour les réinstaller dans les églises.

Les artistes s’inspirent des primitifs italiens et tout particulièrement de Fra Angelico et Raphaël considérés comme le sommet d’une certaine perfection.

Flandrin réalise pour Saint Germain des Près un cycle de peintures murales s’inspirant des Ecritures, Ancien et Nouveau Testament.

Delacroix, dans la chapelle des Saints Anges à Saint-Sulpice, a réalisé trois peintures avec chacune un ange : un ange soldat : Saint Michel terrassant le démon, un ange combattant : la lutte de Jacob avec l’ange, un ange vengeur : héliodore chassé du temple.

Le Concile de Reims en 1853 avait recommandé de bien enseigner aux fidèles le culte des anges en leur apprenant tout le soutien qu’ils peuvent trouver dans leur protection.

Ingres s’inspire de sujets officiels comme le Vœu de Louis XIII (1824) et de la piété mariale avec des variations sur la Vierge : la Vierge à l’hostie (1841-1862)

Toute une iconographie se développe sur le thème de la tradition religieuse profonde dans le monde rural : Millet (L’Angélus (1857), Courbet (L’enterrement à Ornans 1896)

La figure du Christ a inspiré Manet, Gauguin (Le Christ Jaune), Gustave Doré. Gérôme avec son extraordinaire crucifixion (Consumatum est 1867) projette sous un ciel d’orage l’ombre des trois croix sur une terre aride.

Ce XIXe siècle si décrié a constitué en fait un grand moment dans l’histoire de l’art chrétien avec de très grands peintres qui, encouragés par l’Eglise, ont produit des chefs d’œuvre pour développer la foi des fidèles dans les églises. Le XIXe a laissé un immense patrimoine religieux.